Pour Anne **
« Elle flotte, elle hésite, en un mot elle est femme »
Racine.
Je t'ai vue, Célestine, monter dans la barque. Vision un peu étrange que cette barque posée sur les eaux Vertes du lac du même nom, enchâssé à 1800 mètres d'altitude. Tu étais assez légèrement vêtue pour une nuit d'automne, éclairée par la lune. Tu t'es assise dans la barque, posant sur tes genoux une épaisse liasse de papiers. Tu as pris les feuillets, un par un : déclaration, questionnaire, attestation, formulaire, assurance, imposition, état-civil, remboursement et refus de remboursement, et justificatifs pour chacun des feuillets. Ton geste était gracieux et assuré : transformer chaque papier, par un savant pliage que nul n'a oublié quand il l'a transmis à des générations d'enfants, en un joli bateau, léger comme le vent, coloré par les en-têtes administratives devenues des noms poétiques pour chaque petit navire. Le fond de la barque s'est rempli des papiers pliés, alors que la liasse sur tes genoux a disparu. Tu t'es levée, a pris délicatement chaque petit bateau fragile et plus du tout menaçant, les as posés un par un à la surface de l'eau tout autour de toi.
Un vent léger s'est levé, conduisant vers l'autre rive cette flottille improbable, éclairée par la lune. J'ai alors distinctement entendu cette voix, réfléchie par la montagne : "Allez, on y arrivera bien".
Et tu as souri. Anne **
Un vent léger s'est levé, conduisant vers l'autre rive cette flottille improbable, éclairée par la lune. J'ai alors distinctement entendu cette voix, réfléchie par la montagne : "Allez, on y arrivera bien".
Et tu as souri. Anne **
Sublime texte d'Anne ornementé par ton joli dessin ! les rêves sont cueillis au bout de la corne de la lune, le temps est splendide, les cœurs fleurissent d'espoir que les maux s'en vont se désagréger comme ces petits bateaux chargés pour évacuer tous les chagrins du monde au loin par delà les océans.
RépondreSupprimerEt tu as souri.
C'est tout simplement magnifique
Bisous arrosés de pluie.
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Anne a écrit un très beau commentaire, c'est vrai.
SupprimerEt j'ai vu, de mes yeux, le tableau défiler sous mes yeux.
je n'ai eu qu'à le peindre...
merci pour ton enthousiasme, Bizak.
merci pour elle aussi.**
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Merci Célestine, pour ce dessin qui s'accorde si bien avec mon commentaire. Je suis très touchée. Tu as cet art de mettre des traits et des couleurs sur les mots. Je ne connaissais pas cet endroit, c'est encore un cadeau cette découverte ! Et merci Bizak
RépondreSupprimerJe suis certaine que beaucoup de mes lecteurs n'ont jamais poussé la porte de mes funambulles, et pourtant...il y a le lien sur mon blog, en gros dans la colonne de gauche...
SupprimerHeureuse que mon dessin te plaise. Je l'ai fait avec amour.
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Figure-toi que j'ai cherché et recherché ce lien sur ton blog, et .... ne l'ai pas trouvé. L'image sans le mot funambulles, ne m'a pas suffi. Ah, je manque de la plus élémentaire poésie !
SupprimerOui il suffisait de cliquer sur l'image...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Oui, c'est magnifique. Tout. J'aime cette composition, ce contraste entre cette grande lune pâle et ces couleurs claires. Et puis ce reflet mise en abyme comme un tableau dans le tableau. Et aussi, c'est tout à fait vrai que le commentaire d'Anne est un vrai cadeau. Bises Celestine.
RépondreSupprimerj'adore ton enthousiasme Patrick.
SupprimerPeux-tu imaginer le plaisir subtil de dessiner et de se dire que le dessin va plaire, qu'il va provoquer des émotions ? juste avec des traits et des couleurs...c'est magique comme la poésie.
C'est indicible comme plaisir...
Alors tout simplement merci
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Sympa ce dessin et le précédent. J'ai changé de pc et perdu mes favoris. j'avais perdu votre adresse. Je reviendrai les regarder plus longuement ;)
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