dimanche 1 mai 2016

Au bord du monde

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Elle danse sur son fil, elle danse jusqu'à s'étourdir, se jouant des remous de la vase, des cloportes visqueux qui grouillent en contrebas. Elle n'ignore rien de la fange qui englue le monde quand il est sans amour. Faut pas la prendre pour un canard sauvage. Mais elle préfère regarder vers le haut.
Elle danse en riant, sur ce fil dérisoire qui peut se rompre à chaque instant...
Elle est souvent trop sensible, alors,
elle a appris, peu à peu,  à garder les faiblesses de son cœur pour les êtres qu'elle aime,
et à se protéger des jaloux, des envieux, des baveux, des serpents qui sifflent sur sa tête,  en dissipant leur haleine fétide d'un coup d'éventail. 
L'écran de fumée de leur noirceur d'âme ressemble à une brume de marécage qui s'évanouit aux premiers  rayons du soleil,  comme les vampires devant les gousses d'ail. 

À Chinou